vendredi 27 avril 2012

Interview 1/3

Emma Psyché, pourquoi êtes-vous si méchante avec moi ? Je suis la vraie Virginia Rappe, je ne vous connais pas, je suis morte il y a près d'un siècle, j'ai défrayé la chronique en mourant lors d'une soirée alcoolisée alors que la Prohibition régnait, et mon décès est à l'origine de la loi Hays au cinéma, créant la censure.... J'étais une pauvre fille malheureuse, j'ai tout fait pour réussir et je suis morte.
Pourquoi ne me laissez-vous pas tranquille ? Fatty Arbuckle a ruiné sa carrière en tentant de me sauver tandis que j'agonisais dans la salle de bains, mais je n'y suis pour rien si on a prétendu qu'il m'avait violée avec une bouteille de Coca-Cola, que ma vessie avait explosé sous son poids, qu'il m'avait violentée... Oui, il était aussi célèbre que Charlie Chaplin ou Buster Keaton, mais ce n'est pas ma faute !
Laissez-moi tranquille....



- Je n'ai pas réalisé le projet "Grandeur et décadence de Virginia Rappe" en pensant seulement à vous. J'envisageais une version plus cruelle, plus cynique de l'album "The Fame" de Lady Gaga que je trouvais excellent, mais manquant de ce piquant ironique. "On est beaux, on est riches, on est célèbres" ne me satisfaisait pas. C'était trop facile, trop idéal. Pas du tout réaliste, évidemment, puisque c'était créé pour faire rêver ses auditeurs. On nous dit partout que nous pouvons avoir notre "quart d'heure de gloire", mais ce n'est pas vrai. Si, allez à la télévision, faites l'imbécile et ça marchera. passez sur youtube en faisant chanter votre chien ou en filmant votre chat, un bébé.... Des milliers de gens viendront vous voir. Mais est-ce là le quart d'heure de gloire dont vous rêviez ?

Parlez-moi de la première vidéo en ligne correspondant à ce projet.
- Les vidéos des 18 titres ont été réalisées avant la sortie de l'album en digital. Il ne sortira pas en format CD habituel, nous n'en avons pas les capacités ni le label. il faudrait pour cela intéresser une major, un label distributeur, mais le projet est très spécial et peu de producteurs pourraient l'oser. Alors nous l'avons fait seuls, ou presque, et j'ai composé, écrit, imaginé tout ceci autour du thème de la jeune fille qui veut se sortir de la misère et devenir célèbre. Hors de question pour elle de travailler dur, d'apprendre quelque chose et de passer des heures à s'entraîner. Qu'a-t-elle qui intéresse les gens ? Un physique.
Alors nous avons fait des vidéos, souvent je les tournais seule pour en garder la fraîcheur, l'aspect presque amateur volontaire, et nous avons aussi eu de nombreuses séances photos étalées sur plusieurs mois. Le travail de fond a été incroyable et très difficile.
La bande annonce numéro un reprend les photographies, en un montage de plus en plus rythmé qui suit les battements de coeur et le titre que vous entendez est le dernier, Cicatrices.



La deuxième bande annonce était-elle nécessaire ?
- Oui. Elle a permis de drainer beaucoup de followers, et elle donne un avant-goût en dévoilant des morceaux des 18 vidéos. Elles arrivent, mais vous les aurez au fur et à mesure, chaque chose en son temps. Elle condense le projet visuel, et la musique, ou le fond sonore, c'est Mon Nom, le premier titre de l'album. On commence donc par la fin, on termine par le début et tout est près pour vous en mettre plein les yeux et plein les oreilles.



Mon nom n'est pas vraiment une chanson. Pourquoi ce choix ?
- C'est important de ne pas être limitée par la musique ou les chansons. Devoir insérer le refrain à 30 secondes parce que ça passe bien en radio n'a rien d'intéressant pour cet album qui s'affranchit de toutes les limites. Cicatrices dure plus de 7 minutes, Une non vierge en tournée dure 15 secondes. Des titres sont chantés, d'autres sont parlés. Certains ont des paroles profondes, comme Submergée, d'autres sont très légères, voire complètement naïves ou presque stupides comme Laissez-moi vous dire que je vous aime, ou Cinéma. Mais c'est évidemment volontaire, tout est décidé et calibré ainsi. La naïveté de Virginia Rappe est là, on explore son esprit.



Je suis peut-être un esprit, mais je n'aime pas qu'on m'associe à un projet qui va à l'encontre de ma vie réelle !
- Il ne s'agit pas de la véritable Virginia Rappe, mais la moderne, la fantasmée, la fille bien réelle. Je n'ai pas 26 ans non plus, mais je voulais incarner cette vision d'un personnage naïf, espérant changer sa vie et qui s'y prend mal. Le piège se referme sur la jeune actrice, comme le piège a pu se refermer sur moi parce que je fonce tête baissée contre les murs. Don Quichotte n'est pas loin.

Je ne veux pas rentrer a des images très brutes, directes, filmées au camescope. Pas très professionnel tout ça.
- C'est le contraire. Chaque illustration visuelle correspond à une vision de la chanson. Je voulais créer des visuels simples, presque en un seul plan, comme des illustrations vidéos dans les musées. Il ne s'agissait pas de faire un clip comme pour un single, mais d'augmenter la réalité des chansons. Il ne s'agit pas d'une exploitation comme dans le business de la musique, sinon j'aurais cherché des tubes, des reprises, des chansons et des thèmes comme l'amour, les sorties entre amis et les clubs où l'on danse en oubliant ses soucis. L'aspect crû de Je ne veux pas rentrer est tout à fait volontaire.



Les sucettes de Fleur empoisonnée ont beaucoup plu....
- Je pensais que l'idée du sexe sur internet était un peu fausse et que les gens valaient mieux que ça. Je ne mesurais pas la frustration et l'envie de sexe qu'ont les gens.  En fait, les hommes sont à l'affût de toute représentation sexuelle, ils sont très frustrés et le sexe est un grand palliatif à l'ennui. Dommage que le public ne soit pas satisfait de sa vie et ne refuse pas ces facilités appelant à leurs instincts de base. Mes sucettes sont bien innocentes, mais il n'est pas question de me dénuder pour vendre quelque chose : que resterait-il pour rêver si tout le monde me voyait nue ? C'est Mae West qui disait ça, et je suis vraiment d'accord. De toute façon, le sexe est présent dans beaucoup de choses et l'on peut être dénudée sans être sensuelle (Showgirls de Paul Verhoeven le montre bien) ou habillée et très sexy, comme beaucoup d'actrices qui ont contourné la censure.... La liste est longue.



Vous êtes plus sage dans Sortez-moi de là quand même !
-  Cette vidéo a été très difficile à tourner, il faisait très froid et c'est long de rester seule à broyer du noir devant une fenêtre avec des barreaux.... Encore une fois, c'est presque un plan unique. J'aime cette idée, même si ce n'est pas facile et que ça demande au spectateur un effort. Ca en vaut la peine, je ne prends pas les auditeurs et les spectateurs pour des imbéciles, je compte sur leur cerveau. Cette vidéo me rappelle Mylène Farmer, sa mélancolie, sa langueur, la Mylène qui a bercé mon enfance lorsque je traînais dans les cimetières, l'été, arrosant les plantes des tombes et rendant hommage aux habitants de ces endroits silencieux, écoutant le CD de "Cendres de Lune" que je découvrais tardivement, puisqu'il était sorti bien avant.



Dis moi ? reprend les photos déjà vue dans la bande annonce.... Vous ne vous êtes pas beaucoup forcée à trouver une idée, cette fois !
- Non, Dis-moi est un petit titre comme un interlude, alors la vidéo se devait d'être légère. les photos sont belles, le montage joue avec les voix, les flashs, c'est intéressant. Il n'était pas utile de prendre des images vidéos pour ce titre, ce n'était pas le but. L'idée allant avec Dis-moi est totalement respectée.



Même chose pour Amour première partie ! Filmer ses bottes quand on les retire, c'est nul !
- Je ne pense pas que les podophiles soient de votre avis ! Oui, podophile, amateur de pied, fétichiste, et non pédophile, évidemment. La podophilie est très répandue et sera satisfaite avec la vidéo de Amour première partie. Encore une fois, c'est presque un plan unique, aux images dégradées, mais c'est inutile de les vouloir plus propres. On devine, on cherche du regard, c'est plus amusant. Et si vous n'êtes pas fétichiste des pieds, ce n'est pas grave, regardez-la et osez, jusqu'au bout, sans être troublé(e). Dénuder sa jambe, voir apparaître une partie de chair, c'est sensuel. La main dans la fermeture éclair n'a pas été volontaire et pourtant je pense que c'est le moment le plus sensuel de la vidéo. Les paroles sont importantes : Virginia parle avec son coeur à un homme et elle raconte toujours les mêmes mots tendres qui font frémir les hommes, proies faciles. ils y croient comme des midinettes.




Un tiers des vidéos a été dévoilé. La suite bientôt ?
- Il nous faut une petite pause pour trouver d'autres moyens d'accéder à une diffusion plus large. Le retour du public est très très bon, à part quelques personnes mal à l'aise, mais c'est signe qu'elles ont été touchées par ma musique... Nous reprendrons très bientôt, au même rythme difficile à soutenir pour une artiste en promotion, mais c'est un plaisir malgré tout. Le public est très intéressé. Et intéressant. Nous allons également sortir des vidéos remixes pour aller avec les 18 singles digitaux à venir. Encore du travail....





Emma Psyche, why are you so mean with me ? I'm the real Virginia Rappe, I don't know you, I'm dead a century ago, I was awfully famous for dying during an alcohol party while there was Prohibition, my death is the beginning of the Hays Code in the movie industry, creating censorship.... I was a poor lonely girl, very sad, I did my best to become famous and I died.

Why don't you leave me alone ? Fatty Arbuckle ruined his carrier trying to save me while I was aginizing in the bathroom, but it's not my fault if people said he raped me with a bottle of Coca-Cola, that my bladder broke under his wheight, that he violented me.... Yes, he was as famous as Charlie Chaplin or Buster Keaton, but it's not my fault !
Leave me alone....



- I didn"t released the project "Rise and fall of Virginia Rappe" thinking only of you. I wanted a more cruel version, more cynical version of the album "The Fame" by Lady Gaga that I found excellent, but lacking this ironic thing. "We're gorgeous, we're rich and famous", didn't satisfy me. It was too easy, too ideal, totally unrealistic, of course, as it was made to let the listeners dream. Everyone's told that "you can have your 15 minutes of glory", but it's not true. Go on TV and be a jerk, it'll work. Put yourself in a video on youtube and make your dog sing, it'll work, let people watch your cat or your baby.... Thousands of people will come and watch you. But is it the 15 minutes you dreamt of ?


Tell me about the first video online of your project.
- Each video for the 18 tracks has been filmed before the digital release of the album. It won't be for sale as a usual CD, we don't have the ability to do so and we have no label. We'd need a major company, a label but the project is very special and very few producers would take that risk and dare to make it. So we decided to make it on our own, and I composed, wrote, imagined all this around the theme of a young girl who wants to get out of misery and poverty to become famous. Out of question to work hard, to learn something, to spend hours training. What does she have to interest people ? A physique.
So we make videos and I often made them myself all alone, to keep the freshness of it, the almost "amateur" way if it, as I wanted it, and we had many photo shoots during many monthes. The backwork has been very hard and incredible.
The teaser number one shows the pictures in a fast motion, following the beatings of the heart and the sound you listen to is the last track, Scars.






Was the second teaser necessary ?
- Yes. It brought is many followers, and gave a foretaste unveiling the 18 videos of the 18 tracks. They're on their way, but you'll see them one after the other, time needs time. The teaser shows the project and the music is My Name, the first track of the album. We start with the end, and finish with the beginning. Everything is ready to give you all in music, and in videos.





My name is not really a song. Why is it so ?

- It's important not to be limited by music and songs. To have to sing a chorus 30 seconds after the beginning because it's realeased on the radio is not interesting for this album ; it has no bounderies. Scars is 7 minutes long, A non virgin on tour is 15 seconds. Some tracks are sung, others are talked. Some lyrics are deep and emotionnal, like Overwhelmed, others are very naive and almost stupid like Let me call you sweetheart or Movies. But I wanted it to be that way, I chose it and it's made to be that way. The naiveVirginia Rappe is obvious, we explore her mind and soul.






I may be a spirit, but I don't like to be connected with a project that is not about my real life !

- It's not about the real Virginia Rappe, but about the modern one, the fantasised one, the real girl. I'm not 26 either, but I wanted to be that vision of a naive character, hoping to changer her life and making it wrong. The trap captures the young actress as it may have captured me because I'm going head first against wall.  Don Quichotte isn't far.

I don't wanna go home has very raw images, like homemade ones. that's not really professionnal.

- On the contrary. Every visual illustration is the vision of a song. I wanted simple visuals, almost one shots, like the video illustrations in museums. It wasn't the idea to make a video for tv like for a single,  but to get a bigger dimension to the music. It's not about using the songs like in the music business otherwise I'd have sung covers, hits, songs about love, going out with friends and dancing in the club to forget the troubles. The raw aspect of I don't wanna go home is on purpose.






The lollipops of Poinson flower have been very successful....
- I didn't think sex on the net could be that interesting, I though people were worth more. I didn't get the idea about the frustration and the need of sex people feel. In fact, men are looking for sexual shows, and sex is a way not to get bored by life. Too bad the audience isn't satisfied and doesn't refuse the easy way to reach their basic instincts. My lollipops were innocent, and it's not in my idea to get naked to sell something :  what would remain to dream about if people saw me naked ? Mae West said that and I totally agree. Anyway sex can be in many things, and one can be naked and not sensual (Showgirls by Paul Verhoeven show it) or fully dressed and very sexy, like many actresses who played with censorship...... The list is quite long.





You're more discreet in Take me out of here !
-  This video was very hard to shoot, it was very cold and it's a long moment you spend, waiting by the window, behind bars, thinking about dark things....  Once again, it's almost a one shot video. I like this idea, the viewer needs to make an effort and it's worth it, I don't take listeners for fools, I don't think viewers are stupid, I count on their brain. , This video reminds me of french singer Mylene Farmer, her melancholyher languishment, the Mylene I loved during my childhood when I spent hours in graveyards in summertime, giving water to the flowers, giving an hommage to the inhabitants of these silent places, listening to the CD of "Cendres de Lune" I discovered quite late, as it was released really earlier.







Do I ? takes again the pictures as seen in the first teaser.... U didn't work a lot for that one !

- No, Do I is a small short track, almost an interlude, so the video was supposed to be light and pictures are beautiful, the edition plays with voices and flashes it's interesting. It wasn't useful to have images for this track, it wasn't the aim. The idea with Do I is fully respected.




Same for Love first part ! Shooting your boots and taking them off, it's stupid !

- I don't think podophiles would agree ! Yes, podophile, foot amateur, fetichist, and not pedophile, of course. Podophilie is very common and will be fulfilled with the video of Love first part. Once again, it's a one shot, degraded images, but it's useless to want to see them more clearly. Clean isn't the goal. You have to guess, watch closer, it's funnier. And if you're not a feet fetichist, watch it and dare to watch it til the end, and not be disturbed. Undressing a leg, watching a piece of flesh, it's sensual. The hand in the opened zip wasn't on purpose, but I think it's the most sensual moment in the video. Lyrics are important :  Virginia talks with her heart to a man and she always says the same words that make the men mad, easy preys. They believe her like shopgirls.










A third of the videos has been shown. Next ones will be unveiled soon ?
- We need a short break to find other ways to show them and reach a larger audience. The audience is already very supportive, though very few people were ill at ease, but it means the music touched them....
We will go on very soon, though it's a hard rhythm of life to promote a piece of art for an artist. But it's a pleasure first. The audience is very interested. And interesting.  We also want to release video remixes to get along with the 18 digital singles to be released. More work to come....

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